Bref historique

La première structure a été fondée à Paris en 1848 par le mathématicien Eugène Lionnet pour « donner aux adultes une instruction appropriée à leurs besoins »

En France, les universités populaires naissent dans le contexte de l’affaire Dreyfus. Face à la déraison que manifestent les idées antisémites, face aux passions qui se déchaînent alors, les universités populaires tentent d’apporter une réponse humaniste.

Autre élément du contexte : les lois scolaires mises en place par Jules Ferry. Si celles-ci permettent dès lors un enseignement gratuit, elles ne touchent évidemment pas les adultes. Les universités populaires essaient donc dès l’origine de combler cette lacune en s’adressant à un public qui n’a pu bénéficier auparavant de « l’instruction publique ».

C’est ainsi qu’est née, en 1898, la première université populaire française : « La Coopération des Idées », à l’initiative de Georges Deherme et d’ouvriers de Montreuil-sous-Bois, rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris. En 1899, Deherme lance un appel à fonder une « Société des universités populaires ». Celles-ci sont au nombre de 124 en 1901.

Ce groupement laïque d’enseignement populaire d’éducation mutuelle, pour citer C.E. Roth, est alors subventionné par le conseil municipal et le conseil général… et survit à l’épreuve de la Grande Guerre. Ce détail importe, car les universités populaires ont eu à traverser des passes difficiles, comme l’indique la suite.

Programme des cours de l'Université populaire de Villeurbanne, 1936

La fin de l’affaire Dreyfus, la difficile coexistence d’intellectuels et d’ouvriers aux préoccupations divergentes, le niveau moyen d’instruction encore trop faible ainsi que des problèmes politiques ont mis fin au mouvement de développement des universités populaires en France et parfois de manière définitive, puisque nombre d’universités populaires ont disparu (il n’en reste plus que 20 en 1914).

Le premier conflit mondial contribue à changer la nature de ces projets.

Dans l’entre-deux-guerres la renaissance de certaines de ces associations, comme ce fut le cas à Bourges, se fait avec une orientation politique et syndicale plus marquée : dans un contexte de forte effervescence militante pré-Front populaire, la philosophe Simone Weil, agrégée de l’Université, alors en poste au lycée de jeunes filles deBourges publie, en décembre 1935, un appel « Pour la création d’une université ouvrière ».

La réunion constitutive de cette université ouvrière a lieu le 24 janvier 1936, et les premiers cours dès février 1936.

Le second conflit mondial entraîna une nouvelle coupure, avec son lot de disparitions, définitives ou temporaires, des universités populaires.

C’est d’Alsace qu’est parti le renouveau des universités populaires en France, renouveau qui a entraîné le fort développement actuel, avec la naissance à Mulhouse en 1963 de l’université populaire du Rhin. Cet ancrage géographique s’explique probablement par un phénomène de métamorphisme culturel dû à la proximité de l’Allemagne où existent en effet des Volkshochschulen (universités populaires) financées par les Länder et pratiquement chargées d’un service public d’éducation des adultes, grâce à une loi votée en 1970 qui accorde des moyens à ces universités populaires.

Cette « université populaire du Rhin » conserve une importance considérable, du moins à l’échelle de la France. Elle est l’une des UP sur laquelle s’appuie en particulier l’AUPF, Association des universités populaires de France.

Le philosophe Michel Onfray a créé en 2002 l’université populaire de Caen. Fort de son succès, il a créé en 2006 « l’Université populaire du goût » à Argentan, puis en octobre 2012, en association avec le metteur en scène Jean-Claude Idée, l’Université Populaire du Théâtre.

source wikipedia
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