Jeudi 3 mars à partir de 19H à l’Atrium de Serpaize (la salle des fêtes jouxtant la mairie), nous aurons le plaisir d’accueillir pour la toute première fois Richard Monségu.
Richard Monségu est un musicien sociologue, et non l’inverse !
Artiste auteur et compositeur, chanteur, batteur et percussionniste, Richard appartient à cette génération de jeunes sociologues et ethnologues musiciens ou acteurs de la vie musicale des années 90 qui n’hésitaient pas à étudier la musique populaire et ses usages sociaux dans le cadre de leur recherche.
Pendant 10 ans, il a enquêté sur les musiques populaires dans les cabarets, les cafés, les fêtes et les mariages en jouant avec des musiciens et chanteurs algériens, marocains, guinéens, ivoiriens, afghans, gitans et antillais en France et à l’étranger. Ces multiples terrains d’enquête l’ont conduit à engager une compréhension du monde au service des cultures musicales d’exil, ainsi qu’une démarche singulière de création artistique autour d’une “musique de fiction” que Richard résume par une question simple : à quoi pourrait bien ressembler la musique française d’aujourd’hui si elle avait incorporé les structures musicales des cultures colonisées ?
Titulaire d’un D.E.A. en Sciences sociales, il a enseigné la sociologie et l’anthropologie à Lyon II, les percussions et la batterie au CRR de Lyon.
En 2008, il quitte définitivement l’univers académique et propose des ateliers en MJC ouverts à la pratique d’une sociologie pour tous. Il intervient également à l’Université Populaire de Lyon en 2011 et 2012 pour partager ses recherches sur les crises que traversent les musiques populaires, celles de l’immigration et de la création.
Praticien d’un gai savoir à la fois ludique et critique, il fonde la Cie Antiquarks pour mettre à l’épreuve une création artistique en acte, durable et autonome, qui s’appuie sur la socioanalyse et la science des œuvres de Pierre Bourdieu et la psychanalyse de la connaissance de Gaston Bachelard .
Richard Monségu nous propose :
L’enquête sur soi comme réponse à la quête de soi
La civilisation occidentale produit régulièrement des crises de la conscience personnelle et collective. Mais nous semblons avoir oublié ou refoulé qu’elle a également créé les moyens et les conditions pour y faire face. C’est dans ce monde globalisé, où le « développement personnel » attire de plus en plus d’individus en quête de sens et de bien-être, que la socioanalyse peut s’avérer bénéfique pour braver nos difficultés d’exister et culbuter toute forme de blessure narcissique. En changeant de regard sur ce qui nous est étranger, elle est un acte de libération ludique et une sérieuse alternative à l’enfermement dans le communautarisme ou l’isolement narcissique replié sur soi.
Quels obstacles franchir pour renouer un dialogue conscient entre individu et société, entre structures mentales et sociales ?
Retrouvez ici un article de Richard lié à la conférence de jeudi soir.